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Femme et Ingénieure : Portrait d'Hélène Taberlet - GBA 2008

Témoignage

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08/03/2023

Présentation de mon métier

Je suis actuellement l’une des 5 Responsables Projets chez ACTINI, société spécialisée dans la conception et la fabrication de systèmes de décontamination, stérilisation et pasteurisation.

J’assure la gestion technique et organisationnelle des projets, de la commande jusqu’à la mise en service. Je suis en complète interaction avec les autres services : Service commercial, Bureau d’études (mécanique, électricité, automatisme) ainsi que l’atelier de Production. J’ai en charge le suivi technique du contrat, la gestion du budget et la planification complète des projets dont je m’occupe.

Côté clients, je suis leur unique contact chez ACTINI et coordonne donc le travail au sein des équipes. Notre société se positionne sur le marché international et j’ai eu l’occasion de réaliser des projets sur presque tous les continents. Dans ce cadre, je suis amenée à parfois me déplacer, ce qui représente en moyenne 15% de l’année. L’anglais fait donc partie de mon quotidien, indispensable de nos jours.

Je travaille autant pour des grands groupes industriels, dont des sociétés pharmaceutiques très connues, que pour des sociétés plus confidentielles.

 

Comment j’ai choisi mes études d’ingénieure ?

Après avoir dû revoir mes ambitions de carrière militaire, je me suis orientée très tôt vers la pharmaceutique à travers le passage du concours de Pharmacie (séparée de la Médecine à mon époque). Malgré un fort intérêt pour mes études, l’esprit « concours » ne me correspondait pas, je me suis donc orientée vers un DUT Génie Biologique. J’aurais pu m’arrêter là et rentrer dans la vie professionnelle mais j’aspirais à plus. Quoi ? Je ne le savais pas encore. Poursuivre mon cursus en école d’ingénieurs était pour moi un moyen de m’ouvrir d’autres horizons, de renforcer mes connaissances et de développer mon projet professionnel à travers des enseignements aussi bien techniques que généraux (management notamment). J’ai choisi Polytech Lille pour son cursus diversifié et son option Microbiologie en dernière année. En cours d’études, mon projet professionnel a pris une tournure inattendue. J’ai découvert le milieu de l’ingénierie industrielle, du management de projet. C’était décidé ! Plutôt que de travailler en laboratoire ou en industrie, j’allais participer à les concevoir et à les sortir de terre.

 

Être une femme ingénieure

Hier, être une femme ingénieure n’était pas chose facile. Il faut se dépasser plus que les autres, ne pas montrer de faiblesses, mettre les émotions de côté, tout cela pour prouver qu’on a bien notre place, notamment dans le monde du travail masculin que j’avais intégré. Tout du moins, c’est comme cela que j’ai abordé la vie professionnelle à ma sortie d’écoles et pour être tout à fait honnête, c’est ce que j’ai parfois ressenti. Je me suis mise beaucoup de pression. Aujourd’hui, 15 ans après mon diplôme, je me mets toujours autant la pression mais surtout pour rester au top, pour progresser encore et toujours, pour satisfaire les clients et pour mon entreprise à laquelle je suis attachée. Sur les 5 responsables projets, nous sommes actuellement 3 femmes. Et 3 femmes bien différentes d’ailleurs ! Je suis l’émotive du groupe, celle qui travaille au feeling avec les clients, qui fait du sentimentalisme. Bien sûr, je sais également être ferme quand il le faut et taper du poing sur la table mais ce n’est pas ce qui caractérise le plus mon type de management. Qui a dit qu’il fallait forcément être dure pour se faire respecter ? Alors oui le monde a déjà commencé à changer pour moi. C’est une fierté ! Je travaille ici sans avoir la pression d’être une femme. J’ai des responsabilités importantes, j’ai la confiance de ma hiérarchie ET la confiance de mes clients (enfin je l’espère). Je suis fière d’être une femme dans ce milieu et je pense en être plus forte. Si je pouvais parler à celle que j’étais il y a 15 ans en début de carrière, je lui dirais certainement de moins s’en faire, de travailler comme elle sait le faire et qu’être une femme dans ce milieu, c’est loin d’être une faiblesse.... OU BIEN je ne lui dirais rien au contraire, car c’est ce parcours semé de belles expériences mais aussi de grandes embûches, qui a fait d’elle aujourd’hui l’ingénieure pleine de confiance qu’elle est devenue.

 

Aparté : être une femme ingénieure c’est aussi potentiellement être une mère ingénieure. Etre parent est une des grandes responsabilités dans une vie et il n’est pas toujours simple de concilier tout. Il faut savoir trouver son équilibre et sortir des schémas où souvent c’est la femme qui sacrifie sa carrière. La position de la femme ingénieure est en train de changer de façon positive et il faut pousser les jeunes femmes dans cette voie. Le prochain « chantier » pour moi qui suit dans cette situation est de faire évoluer le statut de la « mère » ingénieure. Car oui les femmes veulent poursuivre et faire évoluer leur carrière tout en ayant des enfants. J’ai la chance d’être dans une entreprise à l’écoute du bien-être de ses salariés sur ce thème et aussi d’être bien entourée. Je parle bien de chance car pour moi ce n’est pas une généralité à ce jour dans le monde de l’entreprise. J’ai vu une phrase il y a peu qui résume bien ce qu’on vit au cours de ce siècle (homme ou femme d’ailleurs) : il faut travailler comme si on n’avait pas d’enfants et élever ses enfants comme si on n’avait pas de travail. A méditer !

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